Les scientifiques étudient les bulles de savon
Publié par Marion Guillaumin, le 5 mars 2016 7.8k
« Dis-papi, fais-moi une bulle, fais-moi une bulle ! ». Papi s’empare alors du tube rempli d’eau savonneuse et souffle délicatement dans le petit cercle de plastique pour que sa petite fille observe, ébahie, les quelques bulles voler pour éclater avant d’atteindre les nuages. « A moi, à moi ! ». Des deux, allez savoir celui qui s’amuse le plus. Et oui, nous sommes tous, quel que soit notre âge, fascinés par les bulles de savon.
Mais comment se forme une bulle de savon ? Quelles sont les conditions physiques nécessaires pour leur production ? C’est à ces questions que l’équipe de chercheurs du département « Matière molle » de l’Institut de Physique de l’Université de Rennes 1 (CNRS) ont voulu répondre en développant une machine à bulles qu’ils présentent dans une publication dans la revue Physical Review Letters.
Une machine à bulles ?
Les chercheurs ont mis au point un dispositif permettant d’étudier les conditions nécessaires pour la formation de bulles de savon, en faisant varier les différents facteurs physiques. Ils ont donc placé une cuve en hauteur permettant à un fluide savonneux de couler entre deux fils de nylon. Ce sont ces deux fils, à une certaine distance l’un de l’autre, qui forment un film rectangulaire de liquide de savon. Une sorte de « tuyau » simulant la bouche du souffleur, rejette du gaz afin de déformer le film. La bulle se forme alors au rythme de l’augmentation de vitesse du rejet de gaz.
Et qu’est-ce qu’ils ont découvert?
L’équipe a pu déterminer la vitesse minimale à laquelle il convient de souffler sur le film pour générer des bulles (vitesse du gaz supérieure à la vitesse seuil). Ils ont également caractérisé l’influence de la distance entre votre bouche et le film (vous noterez qu’il ne faut pas embrasser le petit cercle de plastique) pour former la bulle. Par ailleurs, cette étude a mis en évidence l’absence d’effet de la vitesse d’écoulement et de l’épaisseur du film sur la production de bulles de savon.
Ces résultats représentent une réelle avancée dans la Recherche impliquant de nombreuses applications qui nécessitent une production, ou au contraire une absence, de bulles.
Pour en savoir plus, je vous laisse admirer le court-métrage produit en 2014 par Louis Salkin, premier auteur de cette publication. Moi, je vais buller un peu.